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À quoi ressemble le premier «smartphone médical»


Véritable laboratoire d’analyses de poche, il est doté de capteurs permettant de pratiquer soi-même des tests médicaux pour suivre son état de santé.

Localiser un médecin, vous rappeler de prendre le bon cachet et même vous soutenir si vous êtes déprimé, votre smartphone en est déjà capable grâce à de nombreuses applications spécialisées dans la santé et le bien-être. Plus sophistiqués, les capteurs (et leurs applications associées) qui communiquent avec votre appareil pour étudier votre sommeil ou réaliser un électrocardiogramme (ECG) constituent un pas de plus vers la santé mobile. Fer de lance de cette révolution dans la manière de soigner, le premier smartphone médical «tout-en-un» a été mis au point par la société israélienne LifeWatch Technologies, filiale de sa consœur suisse, un des leaders dans le domaine du suivi médical à domicile.

De design allemand et de fabrication chinoise, le LifeWatch V ressemble à un smartphone classique. Sa nouveauté provient de ses différents capteurs réunis pour la première fois dans un seul appareil. En plaçant un doigt sur deux de ces capteurs, les battements du cœur sont mesurés et un ECG peut même être réalisé en 30 secondes pour détecter d’éventuels troubles du rythme cardiaque. En procédant de la même manière, l’appareil vous renseigne sur votre état de stress et sur votre masse graisseuse via la conductivité électrique de votre peau. Un troisième capteur indique le taux d’oxygène dans le sang (saturation). Le téléphone possède également une fonction de lecture de la glycémie (le taux de sucre dans le sang), en insérant par le haut les bandelettes sur lesquelles on dépose une goutte de sang à analyser. Enfin, un capteur infrarouge situé à l’arrière du smartphone mesure votre température en le plaçant sur votre front.

Les données des tests effectués sont stockées dans un espace personnel situé sur les serveurs de la compagnie, accessibles à tout instant par l’utilisateur et, s’il le souhaite, par un professionnel de santé ou par un organisme d’assurance. Moyennant un forfait mensuel de 8 à 25 euros, des services tels que l’accès à un centre d’appel médical d’urgence, des conseils nutritionnels personnalisés ou le suivi des données des membres de sa famille complètent les tests proposés.

Un prix encore inconnu

Ce smartphone d’un genre nouveau fera son entrée d’ici quelques mois dans les magasins de téléphonie mobile israéliens où il sera disponible à un prix encore inconnu. Les marchés américains et européens devraient suivre dans le courant de l’année, une fois l’autorisation de l’Agence américaine des médicaments (FDA) et le marquage CE (obligatoire pour tout dispositif médical) obtenus. Son fabricant le présente comme un outil de diagnostic à part entière destiné en priorité aux diabétiques, hypertendus, obèses et autres malades chroniques, soit près d’un milliard de clients potentiels.

En France, les informations provenant de capteurs et d’appareils connectés doivent être évaluées par la Haute autorité de Santé avant de pouvoir être employées et consultées par les professionnels de santé. Cette validation est aussi nécessaire pour fixer les modalités de remboursement des appareils et actes médicaux associés. «Il existe déjà des objets communicants pris en charge par la Sécurité sociale», informe le Dr Jean-Yves Robin, directeur de l’Agence des systèmes d’informations partagés de santé (ASIP). Ainsi des stimulateurs cardiaques permettent un suivi à distance par les cardiologues. La réduction des coûts des soins promises par ces nouveaux dispositifs restent néanmoins mal évaluées pour l’instant.

http://youtu.be/A75GggZSWgc?hd=1