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Alzheimer, à quand une réelle efficacité des médicaments ?






Après la confirmation par la HAS de la faible efficacité des médicaments de la maladie d’Alzheimer, on espère encore l’arrivée d’un nouveau médicament.

La maladie d’Alzheimer touche plus de 800 000 personnes en France. Priorité présidentielle, cette maladie bénéficie d’une mobilisation générale des acteurs afin d’améliorer la prise en charge de ces malades et de permettre à leur entourage de faire face. A la suite de nouvelles données scientifiques après l’examen de 2007, la Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé à décidé il y a quelques mois de réévaluer les quatre médicaments sur le marché de la maladie d’Alzheimer. Le 27 octobre 2012 elle révéla les résultats de sa réévaluation à travers un communiqué de presse qui clarifiait la situation sur le traitement actuel :

  • Quatre médicaments, disponibles à l’heure actuelle, ont-été réévalués : Ebixa (Lundbeck), Aricept (Eisai), Exelon (Novartis Pharma) et Reminyl (Janssen Cilag). Il n’y a pas de différence de tolérance et d’efficacité entre ces quatre médicaments.
  • Le rapport entre l’efficacité de ces médicaments et leurs effets indésirables est jugé faible. Les effets sont au mieux modestes. Une efficacité versus placebo principalement établie sur la cognition à court terme et dont la pertinence clinique reste discutable.
  • Il existe un risque de survenue d’effets indésirables pouvant nécessiter l’arrêt du traitement (troubles digestifs, cardiovasculaires et neuropsychiatriques notamment) ainsi qu’un risque accru d’interactions médicamenteuses du fait de la polymédication habituelle chez les patients âgés.
  • Il est recommandé de limiter la prescription de ces médicaments à un an. Au bout de six mois, la poursuite du traitement doit faire l’objet d’une réévaluation attentive du médecin prescripteur. Si le patient répond au traitement en atteignant les objectifs fixés (stabilisation ou ralentissement du déclin cognitif par exemple) et s’il n’a pas subi d’effets indésirables graves et/ou altérant sa qualité de vie, le traitement pourra être poursuivi jusqu’à un an.

Une autre étude communiquée le 8 mars 2012 et menée au Royaume-Uni par le professeur Robert Howard du King’s College London sur 295 malades, a révélé « des effets bénéfiques en poursuivant un traitement avec l’Aricept, qui ont été cliniquement importants et supérieurs à ce qui avait été observé chez les patients atteints d’une forme moins aiguë d’Alzheimer. » De quoi donner un peu plus d’espoir notamment pour les patients à des stades plus avancés et graves de la maladie.

Sans une fiable démonstration de leur efficacité, on peut s’attendre à un prochain déremboursement de ces quatre médicaments jusqu’alors remboursés à 100% par la sécurité sociale. En attendant l’arrivée de nouvelles études sur ces médicaments, ou bien carrément d’un tout nouveau traitement révolutionnaire, les espoirs se portent aujourd’hui principalement sur la mise au point d’un vaccin pour prévenir et ralentir l’Alzheimer. Une première piste de vaccin injecterait des anticorps contre la Bêta-Amyloïde, une protéine produite en quantité trop importante chez les personnes atteintes d’Alzheimer. Une seconde piste stimulerait le système immunitaire afin qu’il s’attaque aux protéines Tau phosphorylées malades. Plusieurs essais sont en cours avant une mise sur le marché d’un vaccin. Parallèlement, la découverte de marqueurs génétiques de l’Alzheimer et les imageries médicales d’aujourd’hui vont permettre de dépister la maladie avant les premiers signes cliniques.

Chloé D.