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CANCERS: L’aspirine jouera désormais un rôle primordial dans la prévention

«C’est une avancée énorme en termes de prévention du cancer», disent les auteurs de cette étude publiée dans The Lancet. Une prise régulière d’aspirine diminue de moitié le risque de cancer colorectal et l’aspirine jouera désormais un rôle primordial dans la prévention du cancer colorectal chez les personnes à risque élevé de la maladie. Pour les utilisateurs à long terme de l’aspirine à risque élevé de cancer colorectal, l’aspirine peut aller jusqu’à réduire le risque relatif de maladie d’environ 60% par rapport aux non-utilisateurs.

Cette collaboration internationale de scientifiques issus de nombreuses institutions dont le Département d’Oncologie Génétique de l’Institut Paoli Calmettes (Marseille) ont découvert que la prise d’aspirine régulière réduit le risque de développer des cancers héréditaires dont les formes les plus courantes sont les cancers du côlon et du sein. Environ 10% des cancers sont liés à une mutation génétique héritée.

Un risque réduit de 50% de cancer héréditaire: L’étude qui, depuis dix ans, a mobilisé des scientifiques et des cliniciens de 43 centres en oncologie dans 16 pays et a été financée par le Cancer Research britannique, a suivi près de 1.000 patients, et pour certains, pendant plus de 10 ans. L’étude confirme que ceux qui prenaient une dose régulière d’aspirine présentaient un risque réduit de 50% de cancer héréditaire vs ceux qui ne prenaient pas d’aspirine.

Le syndrome de Lynch, cause de cancer héréditaire: La recherche a porté sur les personnes atteintes du syndrome Lynch, qui est une maladie génétique héréditaire qui cause le cancer en affectant les gènes responsables de la détection et de la réparation des dommages dans l’ADN. Environ 50% des personnes atteintes du syndrome de Lynch développent un cancer, principalement dans l’intestin et l’utérus. L’étude a examiné l’ensemble des cancers liés à ce syndrome, et a constaté que près de 30% des patients ne prenant pas d’aspirine avaient développé un cancer vs (seulement) 15% des patients prenant de l’aspirine. Les patients qui avaient pris de l’aspirine ont développé le même nombre de polypes, précurseurs de cancer, mais n’ont pas développé de cancer.

Des résultats clairs au-delà de 5 années de prise d’aspirine: Le professeur Patrick Morrison de l’Université Queen de Belfast, qui a dirigé la partie de l’étude portant sur le Nord de l’Irlande commente: «Les résultats de cette étude, qui se poursuit depuis plus d’une décennie, prouvent que la prise régulière d’aspirine sur une période prolongée diminue bien de moitié le risque de développer des cancers héréditaires. Les effets de l’aspirine dans les cinq premières années de l’étude n’étaient pas clairs, mais au-delà de cinq et dix ans, les résultats sont très clairs. « 

«C’est une avancée énorme en termes de prévention du cancer ». Pour ceux qui ont des antécédents de cancers héréditaires dans leur famille, comme les cancers du côlon et de l’utérus, les taux de cancer mais aussi de décès pourront être réduits. Ces résultats ouvrent également la voie à la recherche de nouveaux modes de prévention du cancer. Il s’agira en effet pour les scientifiques d’évaluer le dosage le plus efficace de l’aspirine pour la prévention du cancer héréditaire et d’étudier l’opportunité d’une utilisation générale de l’aspirine dans la population à risque élevé comme un moyen de réduire le risque de cancer colorectal.

Mais, à cette heure, les auteurs rappellent que la prise d’aspirine doit se faire en concertation avec le médecin.

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