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Dépistage de l’Alzheimer : une première à Tours

Un essai clinique mené à Tours a permis de détecter les prémices de la maladie d’Alzheimer grâce à l’imagerie.

Si, par une simple image du cerveau, on pouvait mettre en évidence les premiers signes de la maladie d’Alzheimer ? Même si on ne sait pas encore soigner cette maladie neurodégénérative qui touche de plus en plus de personnes âgées, la perspective de poser un diagnostic précoce de l’Alzheimer n’est pas à négliger. Un grand pas a été fait dans ce sens à Tours, avec un test clinique mené auprès de 50 patients soignés au CHU, ainsi qu’à Toulouse et Caen, par l’Inserm.

Mis en œuvre pendant trois ans par le centre d’investigation clinique de Tours et financé dans le cadre du plan Alzheimer 2008-2012, ce test fera bientôt l’objet d’un article scientifique dans une revue européenne spécialisée (*).
« On a créé trois groupes : un de patients en bonne santé, un autre de patients souffrant de la maladie d’Alzheimer, un troisième groupe de patients révélant seulement des troubles cognitifs légers. Chez ces personnes se plaignant de difficultés de mémoire, sans autre symptôme, un sur deux risque de développer la maladie d’Alzheimer », explique Vincent Camus, psychiatre du Centre régional mémoire ressources sur la maladie d’Alzheimer.
On sait maintenant que les lésions cérébrales caractéristiques qui produisent la mort des neurones sont dues à la multiplication de plaques amyloïdes dans le cerveau.

Une première en Europe

Pour repérer par imagerie ces plaques particulières, un marqueur au Fluor 18 a été mis au point par l’unité Inserm Imagerie et cerveau et fabriqué dans le cyclotron de Tours-Nord. « Ce radiopharmaceutique élaboré en collaboration avec un laboratoire américain a été utilisé pour la première fois en Europe », précise Denis Guilloteau, qui dirige l’équipe Inserm U 930. Grâce à l’injection de cet assemblage chimique, dont la propriété est de se fixer sur les plaques amyloïdes, on a pu observer les lésions cérébrales de manière précise.
« Cette technique permettra aussi de suivre l’évolution de la maladie chez les patients et de mesurer l’impact d’éventuels médicaments », souligne Vincent Camus.
Salué par les deux scientifiques comme « un des résultats des plus novateurs depuis l’installation du cyclotron par Cyclopharma, en 2008 », le test tourangeau, auquel 50 personnes ont collaboré, est aussi « un travail d’équipe et de coordination exemplaire entre l’université l’Inserm et le CHU de Tours. »