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Fil rouge Alzheimer : des actions pour les malades et les familles à Aubagne

La neige ne les a pas découragés ! Comme chaque mardi depuis trois ans, ils sont une vingtaine à participer à l’atelier « La tête et les jambes » mis en place par le Fil rouge Alzheimer à la Maison de quartier du Pin-Vert. Un atelier d’activités physiques, animé par Maamar Boubaker éducateur médico-sportif, et de stimulation cognitive, animé par une neuropsychologue (d’où « La tête et les jambes »), et destiné aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le premier s’adresse aux personnes diagnostiquées, le second a davantage une fonction préventive.

Original et innovant, cet atelier vient d’être récompensé du premier prix de la Fondation Mederic Alzheimer, de 5 000 €. « C’est une très grande reconnaissance, confie Saveria Semeria du Fil rouge d’Aubagne ; la reconnaissance par nos pairs pour tout le travail effectué depuis trois ans. Et surtout pour l’initiative d’une structure qui n’est pas un accueil de jour ».

Les objectifs de l’atelier sont triples : stimuler la mémoire, lutter contre l’isolement des personnes et donner une matinée de répit aux aidants. « Le fait que cet atelier se déroule dans une Maison de quartier, qui est un lieu socioculturel, dédramatise, la maladie ; elle n’est pas présente, et cela a un impact sur le bien-être des malades », précise encore Saveria Semeria. Une étude a été faite en ce sens par Jennifer Partington, psychologue sociale de la santé. « Il ressort de cette étude qu’ils ne se sentent pas jugés en venant à l’atelier, qu’ils ne vivent pas cette activité comme quelque chose de thérapeutique« . La réalité est plus que convaincante ; dans la salle du Pin-Vert, mardi dernier, tandis que les unes papotent et rigolent, les autres commentent les exercices proposés par Maamar : traversée de la rivière, extension des bras, équilibre contre un mur ; d’autres, en revanche, plus atteints se contentent de répéter les mouvements. Les participants sont majoritairement des femmes, vivent dans le Pays d’Aubagne ; un homme accompagne son épouse malade.

« Les aidants sont les bienvenus », souligne Saveria Semeria ; une opportunité de pratiquer une activité commune avec son conjoint, sans penser à la maladie. Car le Fil rouge concentre aussi une partie de son action en direction des aidants familiaux ; souvent désemparés devant le comportement du malade, ils ont besoin de réponses mais aussi parfois de « souffler » un peu. Dans ce sens, l’association propose pour la première fois cette année des séances de formations et de sensibilisation. « Le plan Alzheimer prévoit une quarantaine de mesures, parmi lesquelles une formation pour les familles, explique Saveria Semera. Nous avons répondu à un appel à candidature et nous avons été retenus pour organiser dix séances de formation. Nous avons obtenu 1 200 € pour payer les intervenants ».

Une somme allouée par l’Agence régionale de santé (ARS) via la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Cette formation se répartit sur cinq semaines, soit une séance hebdomadaire de deux ou trois heures. Une session est prévue à Cassis-Carnoux-La Bédoule, une seconde pour Gémenos-Cuges, une troisième pour Auriol-Roquevaire-Peypin, une sur Aubagne et une en soirée pour les aidants qui travaillent. Au programme : comprendre la maladie et ses manifestations ; le retentissement des troubles de la maladie dans la vie quotidienne, sur l’autonomie de la personne malade et de son entourage et enfin les ressources et les limites de d’aidant familial.

Comme l’atelier « La tête et les jambes », cette formation est gratuite, il suffit pour y participer de s’inscrire auprès du Fil rouge. « Les aidants se sentent souvent isolés ; nous leur proposions déjà au Fil rouge un accompagnement en les rencontrant, en les informant et en les dirigeant vers des structures adaptées » ; cette formation intervient donc comme une étape complémentaire dans leur accompagnement psychologique ; indispensable.