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François Hollande rouvre le débat sur l’euthanasie

chef de l’État a annoncé mardi une réforme sur les soins palliatifs «dans les prochains mois». Il a confié une mission sur la fin de vie au professeur Didier Sicard.

Pour ses premières déclarations sur le thème de la fin de vie depuis son élection, le chef de l’État a choisi un centre de soins palliatifs. Tout un symbole. C’est dans la maison Notre-Dame-du-Lac, deuxième établissement de France consacré à l’accompagnement de la fin de vie et au traitement de la douleur situé à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) qu’il a souhaité relancer le débat. Le président a rencontré dans la matinée le personnel soignant et les familles en compagnie deMarisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et de Michèle Delaunay, ministre déléguée en charge des personnes âgées.

«Le débat mérite d’être engagé. Il doit se faire dans l’apaisement. C’est un débat noble et digne», a déclaré le président qui a confié un travail de concertation à Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) de 1999 à 2008. Le CCNE sera ensuite saisi des propositions de cette commission et pourra en délibérer dans le cadre de ses missions, a annoncé le président.

«Peut-on aller plus loin (que la loi Leonetti) dans les cas exceptionnels avec un acte médical assumé? (…) Comment recueillir le consentement d’un patient?», a interrogé François Hollande qui n’est pas revenu sur la mesure 21 de son programme qui promettait une «assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité». Les modalités choisies par le président pour encadrer ce débat semblent éloigner un projet de loi sur l’euthanasie. Cependant, en 2003, à l’époque où Didier Sicard présidait le CCNE, la commission avait proposé de créer une «exception d’euthanasie». Pour le CCNE, il s’agissait d’un moyen juridique visant à inciter le juge à l’indulgence en cas de plainte pour euthanasie s’il s’avérait que l’acte avait été commis par compassion.

Par figaro icon Agnès Leclair