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Les maladies rénales tuent sans faire de bruit


La Journée mondiale du rein, le 8 mars, vise à sensibiliser la population sur ces maladies fréquentes et silencieuses.

En France, près de 5% de la population adulte, soit trois millions de personnes, souffrent d’une maladie du rein, 9500 commencent un traitement par dialyse chaque année, 37500 sont en cours de dialyse et 33000 ont bénéficié d’une greffe de rein. À l’échelle de la planète, on estime que 400 à 600 millions de personnes sont atteintes.

Malgré cette fréquence, il y a une véritable méconnaissance de ces affections de la part des Français, très inquiets du risque cardiaque ou du cancer mais largement ignorants de tout ce qui concerne les reins. Jusqu’au jour où, sans crier gare, la maladie les frappe, eux ou l’un de leurs proches.

L’objectif de la Journée mondiale du rein, ce jeudi 8 mars, consiste à faire mieux connaître ces pathologies afin qu’elles soient prises en charge plus tôt, quand elles sont encore accessibles à un traitement simple. Cette journée mondiale, placée en France sous l’égide de la Fondation du rein, devrait donner lieu à des centaines d’événements dans 112 pays sur les six continents.

Diabète et hypertension

Les maladies rénales classiques sont des inflammations ou des infections des reins, des obstructions urinaires ou encore des maladies génétiques comme la polykystose rénale. Mais le diabète et l’hypertension, dont le nombre de cas explose dans tous les pays, y compris ceux en voie de développement, sont désormais les plus grands pourvoyeurs d’insuffisance rénale chronique.

Diabète et hypertension altèrent petit à petit la microcirculation du rein, sans symptômes, sans douleur et sans troubles particuliers, jusqu’au moment où celui-ci, épuisé, ne peut plus assurer ses fonctions d’épuration du sang. C’est l’insuffisance rénale, avec son cortège de troubles, de grande fatigue associée à une anémie, un amaigrissement, des troubles digestifs: anorexie, nausées, vomissements, diarrhée, hémorragies digestives, troubles neurologiques, fatigue des mollets, paresthésies (fourmillements dans les jambes)…

Peu de symptômes

En outre, les personnes atteintes ont un risque accru d’infarctus du myocarde, d’insuffisance cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral.

La maladie rénale n’entraîne longtemps que peu de symptômes, mais elle est facile à dépister par des examens très simples, comme le dosage de l’albumine dans les urines et de la créatinine dans le sang. Ces dosages doivent être effectués en priorité chez les patients souffrant de diabète et d’hypertension. Un dépistage et un traitement précoces permettent souvent d’éviter la progression vers l’insuffisance rénale, la dialyse ou la greffe.

Réduire les décès de 2 % par an

Face à cette situation de crise sanitaire, provoquée par l’explosion du diabète partout dans le monde, il est urgent d’agir. Les organisateurs de la Journée mondiale du rein préconisent un dépistage précoce et des mesures de prévention chez les personnes à risques, pour réduire, comme le suggère l’Organisation mondiale de la santé, de 2% par an les décès liés à une maladie rénale.

Pour cela, plusieurs mesures clés sont préconisées: contrôler l’hypertension artérielle, ce qui permet de ralentir la perte de la fonction rénale, réduire les apports en sel pour lutter contre l’hypertension artérielle, prendre en charge l’hyperglycémie (taux de sucre élevé dans le sang), augmenter l’activité physique, réduire l’excès de poids… Chez des personnes ayant un début d’altération de la fonction rénale, ces mesures sont à même de retarder la progression vers l’insuffisance rénale et d’éviter la dialyse, voire la greffe.

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