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Tout ce que vous devez savoir sur votre côlon

Votre côlon est une partie importante de votre corps qui suscite de nombreux questionnements. Lisez la suite pour en apprendre davantage sur cet organe indispensable à la digestion.


Question : le nettoyage du colon peut-il améliorer la santé?

«Absolument pas», affirme le docteur Khursheed Jeejeebhoy, gastro-entérologue et professeur émérite à l’université de Toronto. Il n’existe aucune preuve permettant d’affirmer que le côlon abriterait des déchets abondants nécessitant d’être éliminés à l’aide de certains produits, dont la plupart sont ingérés. Sur un site Web, on prévient qu’il pourrait y avoir jusqu’à 11 kilos de matières fécales dans le côlon. Or, l’organisme humain est plutôt efficace dans l’élimination de ses déchets.

Les programmes proposés comprennent habituellement des plantes médicinales, des enzymes, des tisanes laxatives et des lavements; on vous promet de vous débarrasser de vos déchets toxiques et de vos kilos superflus. Mais il n’existe aucune étude crédible montrant que de telles pratiques améliorent la santé. Qui plus est, selon Khursheed Jeejeebhoy : «si vous y avez recours fréquemment, cela pourrait être dangereux.»

Les risques que présentent ces produits sont de divers ordres. D’abord, l’utilisation répétée de laxatifs peut avoir pour effet de rendre le côlon paresseux en permanence et de mener à la constipation à long terme. Ensuite, le côlon abrite des colonies de bactéries dont l’activité abaisse le taux de cholestérol; en les éliminant, le nettoyage risque de contribuer à l’élévation du taux de cholestérol. En outre, ce type de traitement peut mener à la déshydratation et à un déséquilibre des métabolites. Enfin, les plantes de ces trousses ne sont pas réglementées par le gouvernement et pourraient être toxiques.

Par ailleurs, le nettoyage du côlon n’aide pas à perdre du poids à long terme. «Vous pourriez en perdre sur le moment, mais vous le reprendrez».

L’irrigation du côlon comporte-t-elle des risques?

Vous avez l’intention de subir une irrigation du côlon? Lisez ce qui suit pour connaître ce que pensent les spécialistes de la sécurité du procédé.

Les Canadiens ont de plus en plus recours à l’irrigation du côlon en dépit de son coût qui peut atteindre 100 $ par traitement. Ils y cherchent un soulagement à la constipation chronique ainsi qu’à d’autres problèmes digestifs, comme les gaz et les ballonnements, mais aussi une sensation générale de propreté, croyant que ce procédé devrait assurer la santé de leur côlon. D’ailleurs, une longue liste de stars, dont Madonna et Jennifer Aniston, n’ont eu que des éloges pour cette thérapie.

Pourtant, aucun témoignage médical ne vient étayer un quelconque avantage de l’irrigation du côlon (également appelée hydrothérapie du côlon) pour la santé

très grande majorité des professionnels de la santé n’appuie pas, pour quelque raison que ce soit, l’hydrothérapie du côlon», déclare le docteur David Armstrong, gastroentérologue et professeur agrégé à la faculté de médecine de l’Université McMaster. Selon lui, le procédé peut être extrêmement pénible. On risque d’y perdre des électrolytes et par suite de souffrir de convulsions et d’évanouissement; les personnes ayant des antécédents de maladie cardiaque ou de maladie des reins et celles qui prennent des médicaments contre l’hypertension courent même le risque d’en mourir.

La plupart des cliniques d’irrigation du côlon examinent les risques que présentent à cet égard leurs nouveaux clients, en y ajoutant les hémorroïdes et les fissures anales, et leur demandent de signer une décharge de responsabilité légale. Pourtant, plusieurs patients acceptent malgré tout de se soumettre au traitement.

Pourquoi choisit-on l’irrigation du côlon

Lisa Keith, spécialisée en hydrothérapie du côlon, a ouvert à Vancouver il y trois ans une clinique appelée Inside-Out Wellness. «L’irrigation du côlon est beaucoup plus connue depuis quelques années, dit-elle. J’entends des gens déclarer qu’ils se soumettent maintenant à une cure de purification et non plus à un régime alimentaire comme auparavant. Or, l’irrigation du côlon fait partie d’une telle cure.» Au moins la moitié de sa clientèle s’est déjà soumise à ce traitement, alors que la plupart des gens qui consultent cherchent un remède contre la constipation. Bien que Lisa Keith reconnaisse que l’irrigation du côlon ne fait pas perdre de poids de façon permanente, elle note que plusieurs de ses clientes espèrent se libérer des gaz et desballonnements et se sentir plus «légères». «C’est un rapport complet corps-esprit», croit-elle.

Depuis son ouverture à Toronto en juin 2010, Colon Hydro Care a attiré 300 clients –60% de femmes et 40% d’hommes, selon Marleta Roe, copropriétaire et diplômée en hydrothérapie du côlon. «Constipation, fatigue et syndrôme du côlon irritable sont les trois principales raisons pour lesquelles les gens viennent nous voir

Comment préserver la santé de votre côlon

Avez-vous pensé à votre côlon récemment? Cet organe n’est pas qu’une antichambre du bol de toilette, c’est aussi un élément essentiel de la santé en général. Voilà ce qu’il faut savoir pour qu’il reste en bonne santé.

Vous ne pensez sans doute pas beaucoup à votre côlon tant qu’il n’attire pas votre attention, comme en cas de diarrhée, de constipation ou d’autres troubles.Toutefois, si vous en saviez plus sur votre côlon avant qu’il vous interpelle, vous pourriez prendre une longueur d’avance sur d’éventuelles maladies et augmenter vos chances de reconnaître à temps les signes d’un cancer. Une intervention précoce est cruciale dans la réussite du traitement de ce type de cancer, le deuxième plus mortel au Canada.

Le rôle du côlon

Le côlon (ou gros intestin) est l’étape finale du transit intestinal de la nourriture. Il retire les fluides de la masse des résidus alimentaires indigestibles pour produire des déchets solides voués à l’élimination. « Le côlon est avant tout un organe de collecte des déchets qui nous laisse le loisir de décider du moment de leur évacuation », commente le gastroentérologue Clarence K.W. Wong, professeur agrégé de médecine à l’Université de l’Alberta.

Mais cet organe est aussi bien plus qu’une poubelle. « Le côlon joue un rôle de premier plan dans l’absorption des fluides, des électrolytes (sels) et des acides gras. C’est d’une grande importance pour la santé de tout l’organisme. Il contient aussi un grand nombre de bactéries utiles, très bénéfiques pour notre corps. »

Les signes de bonne santé

Si vous ne pensez pas souvent à votre côlon, c’est sans doute qu’il est en bonne santé.Des mouvements intestinaux réguliers et une absence de douleur, de ballonnement, de diarrhée et de saignement signifient que tout le système fonctionne correctement.

Les 5 cancers les plus mortels: côlon et rectum

Bien qu’on puisse aisément le prévenir, le cancer colorectal tue pratiquement autant de femmes au Canada que le cancer du sein.

La docteure Heather Bryant, présidente du Réseau national de dépistage du cancer colorectal, espère que les femmessurmonteront leur dégoût et passeront le test de dépistagequi pourrait leur sauver la vie. «Si nous pouvons réussir à convaincre les femmes, explique-t-elle, nous pourrons diminuer à la fois l’incidence et le taux de mortalité.»

Il s’agit du test de saignement occulte fécal, qui est recommandé à toutes les personnes de plus de 50 ans. À noter qu’en bas de 50 ans, le test n’est pas recommandé sauf en cas d’antécédents familiaux. Il s’agit de recueillir des échantillons de ses selles à diverses reprises et de les faire analyser par un laboratoire, qui pourra déterminer si elles contiennent du sang invisible à l’œil nu, possible signe précoce de cancer.


Les nouveaux traitements pour le cancer colorectal comprennent des agents chimiothérapeutiques et une thérapie sélective à base de bevacizumab (Avastin), qui interfère avec le processus de croissance des tumeurs.


De plus, au début de l’année, des chercheurs de l’université de la Californie à Irvine, rapportaient les résultants de l’étude qu’ils ont menée auprès de 375 patients ayant eu au moins un polype colorectal au cours des cinq dernières années (les polypes peuvent devenir cancéreux). La moitié des sujets ont reçu un placébo, l’autre moitié, une petite dose de DFMO (alpha-difluorométhylornithine) et du sulindac, un agent anti-inflammatoire non stéroïdien. Le risque de faire un autre polype a diminué de 70% dans le groupe traité.


Pour en savoir plus sur les découvertes, les nouveaux traitements, les études en cours et les outils de diagnostic pour les autres cancers les plus mortels chez les femmes, consultez leur article respectif:


Cancer du poumon
Cancer du sein
Cancer du pancréas
Cancer de l’ovaire