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Un nouvel implant contre l’insuffisance cardiaque

Plusieurs pays d’Europe participent à l’essai d’un implant électrique qui stimule directement un nerf du coeur.

Un nouveau type d’implant électrique contre l’insuffisance cardiaque développé par l’université de Leicester en Grande-Bretagne a été implanté pour la première fois sur un malade britannique. Une intervention chirurgicale qui fait partie d’une procédure d’essai pour évaluer l’efficacité de ce nouvel appareil israélien, qui se branche directement sur un nerf du coeur.

L’insuffisance cardiaque est une maladie extrêmement invalidante qui touche principalement les seniors. Elle peut notamment faire suite à une hypertension artérielle ou survenir après un infarctus du myocarde. Souffle court, fatigue, autant de symptômes handicapants qui résultent des efforts du cœur. Celui-ci a alors tendance à battre plus vite et à grossir. Une hypertrophie qui résout le problème de manière temporaire mais qui devient très vite elle-même source d’aggravation de la maladie. Les malades sont essoufflés pour des efforts de plus en plus minimes et finissement même par l’être au repos.

Réduire la fréquence cardiaque

Dans l’organisme, la fréquence des battements cardiaques, ni trop rapide ni trop lente, résulte entre autres d’un équilibre entre un système nerveux qui accélère (le sympathique) et un système qui freine (le parasympathique). Or, dans l’insuffisance cardiaque, se produirait un excès de fonctionnement du système accélérateur… ou un manque de stimulation du système freinateur parasympathique représenté par le nerf vague. C’est sur ce dernier levier que travaille depuis plus de quinze ans, une équipe de l’Université de Leicester (Royaume-Uni).

Grâce au CardioFit, un nouvel implant électrique produit par la société israélienne BioControl Medical, les chercheurs espèrent maintenir une stimulation du parasympathique et réduire de façon durable la fréquence cardiaque pour améliorer in fine la fonction de celui-ci. Le système, de la taille d’un pacemaker, est donc relié au nerf vague et également au cœur pour contrôler les pulsations. Le Dr André Ng, qui dirige l’étude à l’université de Leicester, se félicite qu’il y ait «enfin une forme innovante de traitement disponible pour soigner l’insuffisance cardiaque», en complément du traitement habituel.

Déjà 32 patients ont été implantés en Allemagne, en Italie ou encore aux Pays-Bas et en Serbie, avec des résultats encourageants. Le cœur semble pomper plus vigoureusement et les symptômes ont diminué. La première opération réalisée en Angleterre a été pratiquée le 23 août dernier au Glenfield Hospital de Leicester par les Dr André Ng et Matt Brow. Elle devrait être suivie de plus de 600 autres à travers le monde pour compléter l’étude. Il s’agit maintenant d’étudier l’efficacité de l’implant sur le long terme et sa bonne tolérance avant d’espérer offrir une réelle alternative aux patients en stades d’insuffisance cardiaque avancée. Les résultats de l’essai sont attendus pour 2018. En France, plus de 20.000 patients décèdent chaque année des suites d’une insuffisance cardiaque selon l’Institut de veille sanitaire.

Par figaro iconKevin Lamothe