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Non à l’ambulance low cost !

« Un patient n’est pas une marchandise que l’on transporte », voilà ce que clament les 5000 entreprises du transport sanitaire depuis plusieurs semaines. Un récent projet de Loi mettrait en danger toute une profession. Entretien avec un président de l’ASAP pour tenter d’en savoir plus.

Bonjour José, pouvez-vous vous présenter svp ?
Bonjour, je suis José Camarasa, Président de l’Association Syndicale des Ambulanciers Privés des Bouches du Rhône. (ASAP 13)

Que dit précisément cet article 38 du projet de loi de finance de la Sécurité Sociale ?

Pour simplifier, l’article 38 devenu 44 après le passage devant l’assemblée nationale stipule que les hôpitaux et les Centres de Santé privés ou publics pourront désormais faire des appels d’offres pour le transport de leurs pensionnaires.

En quoi cela porte t’il préjudice à votre profession ?
Les conséquences seront dramatiques pour les malades, en effet, n’importe quelle entreprise de transport pourra prétendre à faire du transport de personnes, et non plus sanitaire, avec des moyens qui seront non adaptés à leur état puisque seul comptera la rentabilité et ces entreprises ne seront soumises à aucune réglementation. Nous craignons de voir se développer des systèmes qui ne prendront plus en compte le bien-être des patients, mais celui du plus bas coût.

En effet, ce projet de loi a pour ambition de maitriser les dépenses de santé en faisant faire des économies ?
Cet article fait partie du projet de financement et de dépenses de la Sécurité Sociale. Vu l’état financier des hôpitaux, ils n’hésiteront pas à utiliser le budget transports à d’autres services toujours au détriment du patient.

Quelles autres solutions innovantes proposez-vous pour générer des économies significatives pour la Sécurité Sociale en matière de transport hospitalier ?
Nous avons déjà voulu mettre en place des solutions qui pourraient apporter de réelles économies à la Sécurité Sociale. Les représentants des ambulanciers travaillent depuis maintenant 5 ans avec les pouvoirs publics, les Caisses Primaires d’Assurance Maladie et les Agences Régionales de Santé pour par exemple rationaliser les sorties hospitalières, réguler les flux de transport et développer le covoiturage dans certains cas. Mais nous n’avons pas trouvé d’oreilles attentives, notamment à cause d’intérêts partisans. (Public contre Privé entre autre).

Y a t-il une autre alternative ?
En matière d’innovation, il en existe au moins une qui permettrait de satisfaire l’ensemble des acteurs et elle s’appelle la plate-forme des transports. Elle permettrait d’optimiser la bonne utilisation de nos moyens. Également à cause d’intérêts partisans.

Il y a une pétition qui circule et que tout le monde peut signer. Combien vous faudrait-il encore de signatures pour espérer faire changer les choses ?
Nous avons déjà recensé un peu plus de 5700 signatures pour la pétition, cela prouve que le public se sent concerné malgré le peu d’informations que nous pouvons faire. Si cela était relayé par les médias, je pense que le nombre de signatures exploserait ! Il en faudrait au moins le triple pour faire prendre conscience au gouvernement de l’énormité des conséquences de cet article aussi bien pour les transporteurs sanitaires que pour les taxis.

La situation a t-elle évolué depuis début 2013 ?
Aujourd’hui les discussions avec le gouvernement avancent doucement, j’espère que nous allons vers l’abrogation pure et simple de cet article et surtout que les personnes concernées sauront être attentives à nos propositions.

Soutenez les ambulanciers français en signant la pétition en ligne.